Il répète : «Je me retiens de pleurer, parce que le tournoi est pas fini.» Il pleure un peu, quand même. C'était il y a trois jours, Alexis Vastine, 21 ans, venait de battre le Mongol Munkh-Erdene Uranchimeg. Il assurait la première médaille française. «Une médaille olympique, pour moi c'est fabuleux. Pour mon petit club de Normandie [Boxing Club Fourmetot, ndlr], pour mon père, voilà. Il en a chié toute sa vie à nous entraîner, à perdre de l'argent. On est une famille de cinq enfants, c'était dur. Je suis fier de lui rendre ça.»
Le papa a boxé, les enfants boxent, filles et garçons. La soeur a été médaillée de bronze aux championnats d'Europe. Et il y a le frère, Adriani, 24 ans, à qui Alexis a dédié sa victoire. Le frangin aurait pu être là. Exactement là : sur le même ring, dans la même catégorie. Dominique Nato, directeur technique national de la boxe en France, avait deux Vastine sous la main : «On s'est retrouvé devant un dilemme, les deux étaient dans les super-légers. On a envoyé Alexis aux championnats du monde 2007. Il a été excellent [défaite en quart contre l'anglais Bradley Saunders. qu'il a battu à Pékin]. On a choisi la jeunesse, il a un grain de folie de plus.»
Dans le dernier carré des 64 kilos, Vastine sera l'oie blanche. Il affrontera Felix Diaz, un Dominicain, plus roué, plus expérimenté, plus puissant. L'autre demi-finale opposera le champion olympique thaïlandais, Manus Boonjumnong (un mec connu pour avoir flambé en pari et jeux