Cela a commencé dimanche. A peine descendue du podium, la championne de tir Guo Wenjun déclare à la presse : «Je cherche mon père depuis dix ans. J'espère qu'il réapparaîtra un jour.» Dans la nuit, démarre une chasse à l'homme sur le Net. Il faut retrouver le père, exaucer le voeu de la petite championne abandonnée il y a dix ans. Nobles et belles intentions. Mais après deux jours, c'est la mère de Guo Wenjun qui apparaît dans un journal de Hongkong. Elle lève les pouces : «Qu'on arrête de répandre des rumeurs sur notre divorce et notre vie privée.» Cela repart de plus belle sur Internet, le père devenu indigne est bientôt (faussement) localisé à Canton. Rien n'arrête «un moteur de recherche de chair humaine».
Justiciers. Le terme fait froid dans le dos. Il désigne des armées de justiciers anonymes, capables de se mobiliser subitement sur la Toile chinoise pour traquer un «coupable» désigné par un internaute. «Ceux qui maltraitent les gens vulnérables risquent la haine des citoyens du Net», a écrit une certaine Ayawawa, fière d'avoir participé à une chasse à l'homme infidèle. Les justiciers en ligne, explique-t-elle, «punissent les comportements immoraux qui n'entrent pas dans le cadre de la loi». Selon une enquête du journal pékinois China Youth Daily publiée en juin, ces «moteurs de recherche de chair humaine» n'agitent qu'une infime minorité des 253 millions d'internautes chinois. 80 % d'entre eux réclament une réglementati