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Libération

L'or et les hardis

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publié le 22 août 2008 à 4h42

Epreuve hommes

Or : A. Moiseev (Rus.). Argent : E. Krungolcas (Lit.) Bronze : A. Zadneprovskis (Lit.).

On a croisé les damnés de l'olympisme hier, tout au long de la journée du pentathlon moderne masculin conclue par la victoire du Russe Andrey Moiseev, déjà sacré à Athènes en 2004. Qu'on expédie ces gars-là dès potron-minet sur un simili champ de tir (pour le pistolet à 10 m) bricolé dans le pavillon d'escrime, sans que le moindre écran ne témoigne des performances des athlètes, passe encore, d'autant qu'il n'y a personne - ni public ni journaliste - pour voir ça. Qu'on les laisse ensuite s'étriper trois heures (!) lors d'une compétition d'escrime lourde de 35 assauts d'une touche par pentathlète, sous une lumière aveuglante qui aurait foutu la migraine à un maître zen, on passe aussi. Qu'on assène à l'élite mondiale de ce sport une musique techno quand elle se met à l'eau alors que les vedettes de la natation pouvaient s'exécuter en silence la semaine dernière, on passe toujours.

Apocalypse. Mais, c'est lors de la compétition hippique, avant-dernière étape (reste la course de 3 000 m), que l'on s'est vraiment senti saisi de respect. Balancé sur zone entre deux portes sans qu'il soit bien sûr d'être à bon port, le chaland a eu hier une vision d'apocalypse : une piste d'équitation boueuse, abondamment arrosée par la pluie qui n'a cessé de tomber de la journée, où chevaux et athlètes montaient se faire cartonner. Entre deux cavaliers valsant au-dessus des palanques et des barres