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Libération

La vie dispendieuse de Christian Bîmes

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publié le 27 août 2008 à 4h44

Christian Bîmes, président de la Fédération française de tennis (FFT), vient d'être renvoyé en correctionnelle pour prise illégale d'intérêt et abus de confiance. A l'origine des déboires judiciaires de ce praticien du tennis business, une plainte de licenciés de la FFT que Bîmes avait négligemment qualifiée «d'attaque dérisoire et infondée».

Genres. La prise illégale d'intérêt vise sa double casquette d'inamovible président de la FFT (depuis 1993) et de directeur délégué à la stratégie chez TF1 (depuis 2004).

Christian Bîmes se défend de tout mélange des genres : «TF1 ne diffuse pas de tennis en raison de la longueur des programmations ; il ne peut donc y avoir le moindre conflit d'intérêt.» Sauf qu'Eurosport, filiale de TF1, diffuse en différé sur le câble les matchs de Roland-Garros. Ses droits audiovisuels sont négociés via l'Union européenne de radiodiffusion (UER). En octobre 2004, six mois après l'arrivée de Bîmes à TF1, numéro 3 dans l'état-major de la chaîne (28 000 euros mensuels le tiers-temps), l'UER obtient de la FFT une réduction de moitié (de 16 à 8 millions d'euros) du prix de retransmission du tournoi. Dont Eurosport (54 % des contributions tennistiques à l'UER) est le principal bénéficiaire. En pleine inflation des droits TV.

L'abus de confiance vise la «liste civile» de Bîmes, terme réservé à la reine d'Angleterre, repris à son compte par la FFT pour les faux frais de son cher président. Son prédécesseur, Philippe Chatrier, ne touchait au