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Vent frais sur le Mont-Blanc

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Montagne. A 20 ans, l’Espagnol Killian Jornet remporte l’Ultra trail du Mont-Blanc, une épreuve qui est habituellement l’apanage des coureurs d’expérience.
publié le 1er septembre 2008 à 4h49

C’est comme un long rêve éveillé, où images et impressions rivalisent d’intensité et où le mouvement semble ne jamais s’arrêter au risque de donner le vertige. Depuis vendredi, deux nuits durant, des chapelets de lucioles sautillantes ont troué l’obscurité au-dessus de Chamonix ou de Courmayeur, tout autour du Mont-Blanc. Deux jours durant, le sentier, qui relie la France, la Suisse et l’Italie, et qui permet aux randonneurs de ceindre, en une semaine de marche, le toit de l’Europe, a vibré des millions de foulées : celles des 4 400 coureurs de trail de 45 nationalités, dont 460 femmes. La moitié était engagée sur la petite (!) course : 100 km et un dénivelé positif de 5 000 m entre Courmayeur (Italie), Champex (Suisse) et Chamonix, en moins de vingt-six heures. L’autre moitié s’affrontait sur l’Ultra trail du Mont-Blanc (UTMB), épreuve de 169 km et 9 400 m de dénivelé positif, soit deux fois l’ascension du camp de base de l’Everest au sommet, le tout en moins de quarante-cinq heures.

Moraines. Le raz-de-marée enregistré en janvier lors des inscriptions est un fidèle reflet de l’engouement que suscitent en France les trails, courses qui dépassent la longueur du marathon et se déroulent en milieu naturel, mais aussi de l’attrait de l’UTMB. Une épreuve mythique où l’on perd rarement de vue le Mont-Blanc et qui attire des coureurs aux niveaux très hétérogènes, mais partageant un grand attachement à la splendeur des paysages : les crêtes qui s’illuminent de soleil à la sor