Alessia n'avait posé qu'une semaine de congés. Alors, déjà rentrée au Luxembourg, elle est condamnée à suivre les exploits de son champion de petit ami à l'US Open sur Internet, faute de retransmission sur l'une des deux chaînes de télévision du Grand Duché. Pourtant, si Gilles Müller dispute aujourd'hui un quart de finale face à Roger Federer, c'est grâce à elle. Bientôt sept ans qu'Alessia partage la vie de l'ancien champion du monde junior, qu'elle le supplie de croire en lui, encore et toujours. Pas facile tous les jours quand on s'adresse à un ancien surdoué, archidominateur chez les juniors en 2001, année où il s'était d'ailleurs imposé à New York, mais qui, depuis, n'a jamais confirmé. C'est Alessia qui, l'an dernier, est parvenue à chasser du crâne en ébullition du 130e mondial la déprime et les idées de retraite. Elle qui l'a découragé de devenir prof de tennis. Car Gilles Müller, 25 ans, a sérieusement envisagé cette possibilité. «Quand on joue des challengers, parfois on perd au premier tour, explique-t-il. Dans ces cas-là, on gagne 300 euros alors que le billet d'avion coûte déjà 500 euros, et c'est vrai que parfois on se demande si ça vaut vraiment le coup de continuer, s'il ne vaut pas mieux donner des leçons parce qu'on gagne plus d'argent et qu'on n'a pas de dépenses. Mais j'aime trop le tennis et je suis content de ne pas l'avoir fait.»
Aventure. C'eût été ballot en effet de se priver de la belle aventure qu'il est en train de vivre. Arrivé à Ne