Quinze jours après l'inauguration du circuit urbain de Valence, le contraste est saisissant. Le rendez-vous de la Formule 1 avec Spa-Francorchamps réconcilie les amateurs de grands espaces et de pilotage. Sur ce point, tous les pilotes sont d'accord pour affirmer que le circuit belge reste le plus beau de la saison, surtout depuis que Suzuka au Japon est visité en alternance avec le très aseptisé tracé du Mont Fuji. Avec celui d'Interlagos (Brésil), technique, au dessin superbe mais aux installations obsolètes et celui de Monaco qui reste un rendez-vous unique, le championnat ne compte donc que trois circuits dignes de ce nom. La vingtaine d'acteurs de cette saison va donc en profiter ce week-end (1) en avalant les courbes harmonieuses du long (7 km) circuit des Ardennes belges à plus de 200km/h de moyenne.
Impitoyable. S'il fait toujours l'unanimité, le toboggan de Spa n'est pourtant plus ce qu'il a été : un impitoyable juge de paix qui ne pardonnait pas la moindre erreur, à une époque où les monoplaces n'offraient pas la moindre sécurité et où mettre une roue en dehors de l'étroite bande de bitume revenait à jouer à la roulette russe.
Plusieurs pilotes ont perdu la vie au hasard des courbes de Spa-Francorchamps. L'édition 1960 du Grand Prix de Belgique fut ainsi marquée par de multiples et dramatiques accidents, à commencer par celui du Britannique Stirling Moss, l'éternel malchanceux, victime de la perte d'une roue lors des essais. Une douloureuse mésaventure qui lui