Pour être souvent absente des phases finales des grandes compétitions (un Euro en 2000 et une Coupe du Monde en 2006, tout de même), la Serbie, victorieuse des îles Féroé (2-0) samedi, évolue dans l'ombre. Ivan Curkovic, emblématique gardien stéphanois dans les années 70 et président du Comité olympique serbe, lève un coin de voile.
Comment expliquer le marasme dans lequel se trouve le football serbe ?
Nos écoles de football sont la cible des riches clubs européens. Leurs scouts (superviseurs) sillonnent l'ensemble des Balkans à la recherche de la perle rare : il est plus facile pour eux d'acheter des joueurs jeunes que d'investir dans des centres de formation coûteux. Mais ces gamins qui partent à 18 ans ne sont pas prêts à affronter une vie ardue dans des clubs étrangers où ils n'arrivent pas à s'imposer.
La Serbie a plus de mal à gagner des matchs que la Croatie. Pourquoi ?
La Croatie a connu une plus grande stabilité dans ses instances dirigeantes : Vlatko Markovic est à la tête de la fédération depuis dix ans. Et puis, le staff technique est composé d'anciens footballeurs qui sont restés amis. Ils se répartissent les tâches en respectant les prérogatives de chacun. En Serbie, on cherche.
L'amour du maillot a-t-il disparu en Serbie ?
Oui. A mon époque, les joueurs évoluaient dans le championnat de Yougoslavie et y restaient sept, huit, parfois douze ans. De nos jours, ils jouent un, voire deux ans avant de s'expatrier. Les clubs vendent pour toucher le montant du transf