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Libération
Interview

"J'ai vraiment les boules"

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publié le 13 septembre 2008 à 5h00

Sébastien Bourdais, 29 ans, dispute sa première saison de F1 pour l'écurie Toro Rosso. C'est un cas dans le monde du sport professionnel. A l'heure des discours policés, de la communication contrôlée, le pilote français est un des rares à dire ce qu'il ressent, sans passer ses propos au filtre du «politiquement correct». C'est une chance pour les observateurs trop souvent sevrés d'informations, mais ce n'est probablement pas la meilleure façon d'assurer une carrière à long terme dans un sport qui entretient de manière maladive ses petits secrets.

Le milieu de la Formule 1 correspond-il à l'idée que vous vous en faisiez ?

Passionné par le sport automobile depuis mon plus jeune âge, je pensais comprendre la F1 en la regardant. En fait, moins «lisible» que la F1, il n'y a pas. Il est très difficile de comprendre ce qui s'y passe sans être impliqué dans la vie d'une écurie. Et puis ça dépend tellement de l'interlocuteur avec lequel on en discute!

Cela peut aller jusqu'à avoir une influence sur la carrière d'un pilote ?

Sur la mienne, oui. Je prends soin de m'expliquer mais je sais bien que le grand public ne se souvient pas de mes excuses ou explications. Il ne retient que les résultats et c'est normal. Là où j'ai vraiment les boules, c'est lorsque des acteurs très impliqués en F1 relaient l'idée que je me suis réveillé à Spa parce que j'étais sous pression [la semaine dernière en Belgique, sur un circuit très exigeant, Bourdais était encore 3e à un tour de l'arrivée, ndlr]. Ça veut