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Libération

L'ultime bière des supporteurs

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publié le 15 septembre 2008 à 5h01

Inhumé à l'ombre du stade où joue son équipe. Jürgen Kempf, supporteur depuis plus de cinquante ans du Hambourg SV, comme avant lui son père et son grand-père, l'imagine déjà. «Le jour où je mourrai, je me ferai enterrer ici», assure-t-il tranquillement. «Ici», c'est dans le tout nouveau carré réservé aux supporteurs du HSV au sein du cimetière d'Altona, un quartier populaire de l'ouest de Hambourg. Carsten Kache, lui, n'a que 32 ans, mais il se voit déjà porté en terre «dans un cercueil blanc et bleu [les couleurs du club, ndlr] porté par six amis supporteurs, trois portant des maillots blancs, trois des maillots bleus».

Comme tous les cimetières allemands, celui d'Altona ressemble à un parc verdoyant. Entre les arbres, à une vingtaine de mètres, on entrevoit le virage ouest de la HSH Nordbank Arena, le stade du HSV, le seul club n'ayant jamais quitté la Bundesliga (la première division allemande) depuis sa création sous sa forme actuelle, en 1963, six fois champion d'Allemagne et vainqueur de la coupe d'Europe des clubs champions (ancêtre de la Ligue des champions) en 1983. Un club réputé pour l'enthousiasme de ses fans. Et pour ses hooligans. «Je peux m'imaginer être enterré ici, poursuit Carsten. Ce club est ma vie, car, quand tu n'as rien d'autre dans ta vie, le HSV remplit tous les vides.»

Portique et gradins.On entre dans le carré HSV, légèrement à l'écart, par un portique de béton noir en forme de but, aux dimensions réglementaires. Un petit