L'homme est ultracatholique. Il a fait du pape Jean-Paul II le premier associé d'honneur de sa fondation qui donne le nom à son équipe cycliste Amore e Vita (Amour et vie). Mais, foi d'Ivano Fanini, aux championnats du monde de cyclisme qui se déroulent dimanche à Varese (Italie), il n'y aura pas de miracle : «Celui qui gagnera sera un dopé. A l'arrivée, on devrait dire médaille d'or, dopé. Médaille d'argent, dopé. Médaille de bronze, dopé. Ceux qui visent le Mondial ont tous abandonné la Vuelta [le tour d'Espagne, qui s'est achevé dimanche, ndlr] une semaine avant la fin pour se refaire une cure.»
Autour du circuit, on n'apprécie pas du tout les échappées verbales de ce Toscan aux accents de Don Quichotte. Mais celui-ci n'en a cure et s'amuse presque à défier les patrons du cyclisme et les cadors du peloton. A la veille du championnat du monde, il s'agace notamment contre les déclarations de vierge effarouchée de Paolo Bettini, déjà deux fois champion du monde et leader, dimanche, de l'équipe italienne : «Très souvent, il sait à l'avance quand vont avoir lieu les contrôles inopinés. Alors il avertit les équipes concernées. C'est arrivé par exemple durant la Coppi-Bartali 2006. Les coureurs ont le temps d'abaisser leurs niveaux sanguins.»
Passion. Fanini, 57 ans, connaît le monde du cyclisme depuis des lustres. Lui-même a un peu tâté de la pédale dans sa jeunesse, en amateur. Cinq ans au cours desquels il a lui-même pris quelques stimulants. «Mais cela