Samedi, vers minuit, Fernando Alonso faisait calmement le point. Il venait de rater sa qualification du Grand Prix de Singapour par la faute d'une pompe à essence défectueuse sur sa Renault. Un ennui qui le repoussait à la 15e place sur la grille de départ. «C'est la pire qualification de la saison pour nous alors que l'on pouvait partir de la première ou de la deuxième ligne. Pour moi, la course est foutue. S'il y a 10 ou 12 abandons et plusieurs interventions de la voiture de sécurité… Mais il n'y a pas de miracle…» «En général», aurait pu ajouter le double champion du monde espagnol. Puisque miracle il y a eu, l'immense talent d'Alonso l'a finalement propulsé vers le 20e succès de sa carrière.
Panne. Ce coup de pouce s'est présenté sous la forme d'une sortie de piste de son équipier Nelson Piquet alors que l'Espagnol, qui était sur une stratégie très agressive - pneus tendres et premier relais très court - venait tout juste de marquer son premier arrêt. L'autre Renault gisant en pleine piste, l'intervention de la voiture de sécurité était inévitable, provoquant soudain un violent mal de tête aux stratèges de toutes les équipes, obligés de revoir leur copie. Sauf pour Alonso, qui se retrouvait virtuellement leader de la course alors qu'il était ressorti des stands en dernière position. Tous ses adversaires allaient devoir s'arrêter et certains, comme Rosberg ou Kubica, physiquement devant lui, étaient sous le coût d'une pénali