Après seize mois d'errance, Laure Manaudou, 22 ans, a signé hier au Cercle des nageurs de Marseille (CNM), sa cinquième structure d'entraînement depuis mai 2007. En vacances depuis sa déconvenue aux JO («à Pékin, c'est juste que je n'avais pas envie, dit-elle, et que je savais que je n'allais pas y arriver»), la championne olympique 2004 sur 400 m nage libre a repris l'entraînement hier. Entretien avec un de ses coaches, Romain Barnier, 32 ans.
Laure est-elle toujours nageuse dans la tête ?
Oui. Ça m’est apparu comme une évidence. Je l’ai rencontrée sans savoir qu’elle voulait venir au Cercle. Elle m’a emmené dans son projet. Son choix est le nôtre : 200 m libre et 200 m dos.
Comment se répartissent les rôles ?
Son rôle, c’est de monter sur le plot et de gagner. Le nôtre, de la préparer. Elle ne s’est jamais occupée de son programme d’entraînement quand elle était avec Philippe Lucas : elle nageait. Elle faisait 16 kilomètres, s’il fallait faire 16 kilomètres. Elle a été éduquée comme ça.
Vous avez peu d’expérience…
L’inexpérience, ce n’est pas une tare, c’est un fait. Il faut bien qu’il y ait un début ! On a d’autres critères : la rigueur, l’enthousiasme, l’ambition.
Votre credo ?
On n’essaye pas de s’approprier les nageurs. On est dans une relation humaine. On se met autour de la table et on discute à plusieurs entraîneurs.
Comment voyez-vous Laure ?
Quand elle était au sommet, elle était plus musclée. On va donc travailler une préparation physique hors de l’eau. Pour la première fois, elle a un préparateur physique, Patrick L’Hopitalier. Ça change tout. Elle va découvrir quelqu’un qui n’a pas la culture natation