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Libération

L’America entre deux eaux

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publié le 14 octobre 2008 à 6h51

La Coupe de l’America vient de vivre quinze mois compliqués. Imbroglio juridique, querelles de personnes et revirements inattendus ont rendu incompréhensible une épreuve qui, même par temps clair, nécessite une explication de texte. Alors que la justice de New York doit rendre une nouvelle décision au printemps 2009 pour solder le conflit entre les Suisses d’Alinghi et les Américains de BMW Oracle Racing, Louis Vuitton lance une épreuve parallèle. Explications en trois actes.

Prologue : une justice à double tranchant

Le 3 juillet 2007, Alinghi remporte l'America pour la deuxième fois d'affilée et annonce la signature d'un protocole avec le Cnev, un yacht-club espagnol créé de toutes pièces pour l'occasion. Cela permet à Ernesto Bertarelli, le patron de l'équipe suisse, de dicter ses conditions pour la 33e édition de la Coupe à des Espagnols prêts à tous les compromis pour accueillir de nouveau la plus vieille épreuve de voile à Valence. La Coupe de l'America a ceci de particulier qu'elle ne dépend d'aucune fédération internationale ou d'aucune société privée pour son organisation. Un règlement est défini à chaque édition entre le yacht-club vainqueur (defender) et celui du premier opposant (challenger of record). Les Suisses s'étant concoctés de nouvelles règles très favorables, plusieurs challengers s'élèvent pour protester, mais seule l'équipe américaine BMW Oracle Racing décide d'attaquer devant le tribunal de New York, seul compétent en la matière. Après plusieurs mois de combats juridiqu