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Libération
Interview

«Quand on parle économie, il est normal que nous ayons la majorité»

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Jean-Pierre Louvel, président des présidents de club de foot :
Jean-Pierre Louvel, le président du Havre, en 2002. (AFP/Eric Houri)
publié le 15 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 15 octobre 2008 à 6h51)

Le dialogue social ne progresse pas dans le foot français. A l’appel de l’Union nationale de footballeurs professionnels, les joueurs, soutenus par les arbitres, les médecins, les entraîneurs et les administratifs, sont toujours décidés à faire grève le week-end du 24 au 26 octobre pour protester contre la volonté des présidents de club de réformer le conseil d’administration de la Ligue de football professionnel. Jean-Pierre Louvel, président du Havre et de l’Union des clubs professionnels, répond aux joueurs.

Pourquoi les présidents de club veulent-ils absolument modifier le fonctionnement de la Ligue ?

Depuis dix ans, le football a évolué. Son économie s’est considérablement développée. La Ligue de football professionnel (LFP) génère un chiffre d’affaire de 720 millions d’euros, dont 650 sont issus des droits télé. Et ces 650 millions appartiennent aux clubs. Il est logique que les présidents, qui, avec les actionnaires, portent la responsabilité économique, juridique et pénale des clubs, puissent avoir, comme dans tous les conseils d’administration, une légère majorité qui leur permette de prendre des décisions. Que les salariés soient représentés, cela nous paraît tout à fait normal, mais qu’on ne soit pas majoritaires, ça ne nous paraît pas légitime.

Les «familles» vous prêtent des visées hégémoniques…

Si on parle de compétitions, de réglementation, du fait de savoir si on joue sur un terrain synthétique ou en gazon, si on a recours ou pas à la vidéo, qu’on demande l’avis aux médecins, aux joueurs, aux entraîneurs, aux arbitres, tout ça me paraît tout à fait normal. En revanche, lorsque l’on parle de points sensibles