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Libération

Bordeaux à cœur ouvert

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Foot. Les Girondins de Gourcuff remontent au classement après leur victoire (2-1) contre Toulouse, samedi.
Yoann Gourcuff. (Reuters/Olivier Pon)
publié le 20 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 20 octobre 2008 à 6h51)

Il l'aura dit deux fois, et on s'est deux fois gratté la tête. Une demi-heure après le succès bordelais de samedi (2-1) devant Toulouse, le coach girondin, Laurent Blanc, nous aura plongés dans le mystère. On se souvient surtout de celle-là : «Sur les côtés, l'équipe ne pouvait faire que mieux par rapport aux dernières fois. Mais les joueurs ont été dominateurs dans le cœur du jeu.»

C’est cette dernière expression qui frappe. On ne l’avait jamais entendue : ni après un match, ni avant, ni dans la bouche d’un joueur, ni jamais. Pour qui bat le cœur de jeu ? On le trouve où ? Pour le «quand», on est sûr : les soirs de match. Au fond, on se pointe toujours au stade pour retrouver ce fameux «cœur de jeu», comme dit l’autre. A Bordeaux, l’enceinte est tellement enchâssée dans le quartier qui l’abrite qu’elle vous tombe dessus par surprise, juste en tournant le coin de rue : ça fait infiniment plus «cœur de jeu» que ces stades type San Siro posés comme une soucoupe volante dans le désert du Nevada.

Aura. Après, le foot étant ce qu'il est, il faut réduire l'espace temporel «soir de match» à la poignée de secondes où ça se passe pour arracher ce cœur de jeu à la nuit girondine. On jouait la 80e minute samedi et les supporteurs chantaient sur l'air du Enola Gay d'Orchestral Manœuvres in the Dark depuis près d'une demi-heure chrono (!) quand Blanc a rappelé sa star, son inspirateur en chef et son clutch player (celui qui a le pouvoi