Cet homme a fait trembler le foot français. A cause de son air austère et de sa gueule à la Lee Van Cleef ? Pas vraiment. Dans le remake du Bon, la Brute et le Truand, Philippe Piat, le responsable du syndicat des joueurs (UNFP), a eu le beau rôle. Quand Jean-Pierre Louvel, le président du syndicat des présidents (UCPF), faisait la «Brute». Et Frédéric Thiriez, le responsable de la Ligue, interprétait le «Truand». Piat, ce fut donc pour tout le monde le gars qui défend les intérêts des footballeurs. D'ailleurs, cela fait trente-neuf ans qu'il tient les rênes de cette corporation.
La marotte de Piat, c'est que les joueurs continuent de peser sur la direction du foot français. Et précisément, pour cela, il était prêt à aller jusqu'à la grève, histoire de faire plier des présidents de club désireux d'obtenir la majorité absolue au Conseil de la Ligue. Que l'on se rassure : la grève n'aura pas lieu. Piat a trouvé un accord avec Louvel. Un accord qui sauve toutes les apparences : les présidents ont les mains libres pour la gestion économique, mais la composition du conseil d'administration de la Ligue ne change pas. Et le mode de financement de l'UNFP perdure. Pour commencer, les cotisations des joueurs : 83 % d'adhérents du foot dans une France à 5 % de syndiqués, qui paient de 15 euros, pour un amateur, à 290 euros pour un joueur de Ligue 1. Sinon, l'UNFP continue d'être largement soutenue par la Ligue, son ennemie de ces derniers jours, à hauteur de 6 millions d'euros pa