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Interview

«Le ski français manque de densité»

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Yves Dimier, directeur technique national :
publié le 25 octobre 2008 à 6h51

La Coupe du monde de ski alpin débute ce week-end sur le glacier de Sölden en Autriche avec deux slaloms géants, les filles samedi et les garçons dimanche. Cette saison prend une importante toute particulière avec les championnats du monde à Val-d’Isère en février. Yves Dimier, le directeur technique national, explique comment le ski français fait face à cette échéance.

Val-d’Isère est un rendez-vous majeur. Quelle est l’importance de la première course ?

Cela fait quarante-sept ans que la France n’a pas organisé les championnats du monde de ski alpin. On est en plein dedans. On a la pression et la motivation. Il va falloir gérer tout ça.

Comment l’équipe de France peut-elle retrouver son rang ?

En France, nous avons le plus grand nombre de licenciés, la plus grosse économie du ski… Nous ne sommes pas à notre place. Septième en 2007, nous sommes la cinquième nation cette année. Mais c’est encore loin du peloton de tête.

Existe-t-il un complexe français ?

L’an dernier, le début de saison a été difficile pour les descendeurs. Le départ d’Antoine Dénériaz a généré beaucoup d’articles sur les chutes, sur la peur. Inconsciemment, cela a perturbé nos athlètes.

Regrettez-vous d’avoir communiqué autour de cette retraite ?

Je pense que le mal était fait. Antoine était le leader, et il n’allait pas très bien. Les autres le voyaient. Cet abcès devait être crevé, par le groupe aussi. Aujourd’hui, ils ne regardent plus derrière eux. D’où l’importance d’un bon départ cette saison.

Mais la relève se fait attendre…

Il y a de bons athlètes capables de faire des résultats, mais nous n’avons pas la densité qui nous permettrait d’être tout de suite sur les podiums lorsqu’un skieur comme Antoine Dénériaz prend sa retraite. Il y a du potentiel, mais pas la régularité. N