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Libération
Interview

«La dette est une bombe à retardement»

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Simon Chadwick, spécialiste de l’économie du sport :
publié le 27 octobre 2008 à 6h51

Simon Chadwick est professeur d’économie du sport, directeur du Centre for the International Business of Sport de l’université de Coventry.

Avec la crise, quels sont les risques les plus immédiats pour le football anglais ?

En grande majorité, les clubs anglais sont des sociétés à responsabilité limitée détenues par des petits groupes d'individus. Historiquement, il s'agissait d'hommes d'affaires anglais qui ont accumulé les dettes. Combien de temps ce niveau de dette sera-t-il supportable ? C'est le problème principal. La dette totale du football anglais tournerait autour de 3 milliards de livres [4,8 milliards d'euros, ndlr]. Aucun autre secteur économique ne peut survivre à un tel niveau de dette sans se restructurer. Même dans une situation économique normale. Avec la crise, la dette est devenue une bombe à retardement sur le point d'exploser.

Les investisseurs étrangers ont été pour certains clubs une bouée de sauvetage, mais il reste encore des questions. Certains de ces investisseurs n’ont pas pris la dette à leur compte personnel mais ont laissé le fardeau sur le club lui-même, par exemple à Manchester United. Les investisseurs, s’ils sont mécontents, peuvent s’en aller.

Dans le contexte actuel, le prochain souci pourrait concerner les droits télés, qui représentent autour de 50 % du revenu total de certains clubs. Dans les prochains mois, vont débuter les négociations pour le renouvellement des droits de la Premier League [pour les saisons 2010-2013], ce sera un test important pour mesurer la force de la Premier League. A cause de la réc