L’énigme dure depuis 1998. Dix ans que le juge Raffaele Guariniello du tribunal de Turin cherche à comprendre pourquoi la «maladie de Charcot», une atrophie musculaire mortelle répandue dans certaines îles du Pacifique, frappe particulièrement les footballeurs italiens. Surmédication, dopage, traumatismes, produits chimiques toxiques pour le traitement des pelouses ? Nul ne le sait encore. Mais officiellement, dans le Calcio, on compte 51 cas de sclérose latérale amyotrophique (SLA) depuis 1980 (1). 48 joueurs en sont déjà morts et d’autres sont malades. Dernière victime en date : Stefano Borgonovo, ancien attaquant de la Fiorentina, du Milan AC et de l’équipe nationale d’Italie dans les années 90. Presque une icône. Début septembre, l’ancien joueur, alité à 44 ans, décide de briser le secret de son calvaire. Un match de bienfaisance est organisé à Florence le 8 octobre entre la Fiorentina et le Milan AC. Les anciens sont presque tous présents pour soutenir leur ex-coéquipier ou adversaire. Depuis, les langues se délient et des footballeurs redoutent d’être touchés par une maladie incurable, qui détruit tous les neurones moteurs.
Assistance respiratoire
A Giussano, une petite commune à une trentaine de kilomètres au nord de Milan, Stefano Borgonovo vit dans la tranquillité de sa bâtisse du XVe siècle. Dans une chambre transformée en hôpital de jour, sous assistance respiratoire vingt-quatre heures sur vingt-quatre, l'ancienne gloire ne bouge plus que les yeux. Des y