Le maestro Sébastien Loeb aurait préféré achever sa cinquième symphonie sur une note plus juste. Il a dû se contenter de suivre la musique, pour accrocher une 3e place nécessaire et suffisante. Un cinquième titre de champion du monde des rallyes valait bien de juguler sa fougue. En montant sur le podium hier à l'issue du rallye du Japon à Sapporo, le Français Sébastien Loeb et son fidèle coéquipier monégasque Daniel Elena se sont offert une cinquième couronne mondiale de rang : record absolu. Et voilà le natif de Haguenau (Bas-Rhin) dans le sillage d'un Michael Schumacher et de ses sept titres en F1.
Loeb a donc commencé son rallye piano, d'une ornière vers un nid-de-poule, en contrôlant ses dérapages sur la boue qui recouvrait la quasi-intégralité du parcours ; la faute aux pluies torrentielles. Puis, à 200 mètres de la fin de la 28e et avant-dernière spéciale, sa C4 est partie en tête-à-queue. Loeb : «Là, tout s'est arrêté.» Les instruments de bord et le cœur du pilote. Puis, comme par miracle, tout est reparti. Loeb passe la marche arrière. Se remet dans le bon sens. Franchi le point stop dans un halo de vapeur d'eau. Va pour le drapeau tricolore, les sourires à sa femme, Séverine, et les premiers mots : «Ce rallye a vraiment été très difficile. De bout en bout. Ça ne pouvait pas être plus difficile, plus piégeux. Il y avait beaucoup de pression sur moi. Je suis vraiment soulagé, en fait.»
Appétence. Cinq titres, ça pèse quo