Il y a dix minutes à pied et une dalle commerciale entre la résidence HLM qu’habitent Houtia et Sonia Ben Choug et l’immeuble de dix étages où perche Fatiha Kassous. C’est dans un autre de ces cubes de béton blême du quartier Empalot, à Toulouse, que logent les deux autres sœurs, Nabila et Sonia Zagdhoudi. Calé au sud de la ville, sous le périphérique qui le sépare des ruines d’AZF, ce quartier «sensible» fournit sensiblement le quart de l’effectif de l’équipe de France féminine de rugby à XIII qui dispute actuellement la Coupe du monde en Australie. Dans les cités, les filles rasent plutôt les murs. A Empalot, elles les abattent.
«Avec mes semelles orthopédiques, je suis obligée de chausser du 42. Pas facile à trouver des crampons du 42.» Quelques jours avant de s'envoler pour Brisbane, Houtia fait ses valises. Comme les cinq sélectionnées.«Nous ne sommes pas cinq, mais six sur les vingt et une filles convoquées», corrige Fatiha qui ne veut pas oublier Elise. Elise Labrunie joue comme elles au Toulouse Ovalie XIII. Elle a donc gagné avec elles à Carcassonne le championnat de France 2008 contre les filles du XIII Provençal. Elle n'est seulement pas d'Empalot. Elle habite un studio dans la maison de ses parents dans le quartier de Rangueil, à trois stations de métro de la dalle. «Elle est tranquille, là-bas», souffle Fatiha.
Cocard. Fatiha, 20 ans, 1,58 mètre, 52 kilos, joue à l'ouverture. Houtia, 22 ans, 1,71 m, 66 kilos, joue devant à la mêlée. Ce