Battu mercredi par Andy Murray, Gilles Simon trouvait bizarre d’être encore en vie dans un tournoi après une défaite. Vendredi, il aurait pu trouver saumâtre de gicler du Masters après un succès contre le Tchèque Stepanek (6-1, 6-4). Victoire pour l’honneur, puisque seul Murray pouvait le qualifier pour la demi-finale, à condition de battre Roger Federer.
En entrant sur le court, l'Ecossais, d'ores et déjà qualifié, pouvait choisir de s'y économiser ou de jouer le jeu. Cette dernière option présentait pour lui deux avantages : terminer en tête de sa poule (et affronter Davydenko plutôt que Djokovic en demi) et, surtout, bouter définitivement Federer du Masters pour ne pas, éventuellement, le retrouver en finale, dimanche. «Je n'ai aucune inquiétude sur la loyauté d'Andy», se rassurait Simon jeudi. Le Français pouvait prévoir que l'Ecossais ne lâcherait rien. Il ne s'imaginait sans doute pas que Murray se dépouillerait à ce point pour s'imposer contre Federer en trois sets (4--6, 7-6 [7--3], 7-5) au bout d'un match énormissime. Trois heures et des poussières d'un tennis souvent éblouissant. Trois heures que Simon a pu occuper à faire, défaire, puis refaire, puis redéfaire ses valises au fur et à mesure que sur le court, la victoire rebondissait d'un joueur à l'autre.
Sur le coup de 21 heures, Simon pouvait commander un taxi pour le conduire à l’aéroport. Federer venait de boucler un premier set d’un niveau extraordinaire. Une grosse demi-heure plus tard, il pouvait inf