Thomas Coville doit appareiller aujourd'hui de Brest sur son trimaran géant Maxi Sodebo (32 mètres) pour s'attaquer au record du tour du monde en solitaire et sans escale, qui appartient depuis janvier dernier à Francis Joyon sur IDEC, en 57 jours 13 heures 34 minutes. Coville s'était déjà lancé dans cette aventure l'an dernier, avant d'être contraint de renoncer après avoir heurté un growler dans l'océan Indien.
Pour battre un tel record, il faut respecter une certaine cadence. C’est ainsi que Francis Joyon s’est emparé de celui du tour du monde. Dans quels secteurs avez-vous eu l’impression d’avoir progressé ?
Contrairement à l'année dernière je sais maintenant qu'il faut pouvoir entrer tout de suite dans la cadence, comme dans un vêtement. J'essaye de me fixer plusieurs objectifs intermédiaires, un peu à l'image du record de l'Atlantique Nord [qu'il a battu cet été, ndlr] que j'avais découpé mentalement en trois morceaux pour ne pas subir cette pression de la vitesse et du temps qui passe. Il faut que cette pression s'étale mieux dans le temps. Ce qui s'impose ensuite c'est la construction de plusieurs objectifs atteints ou à construire. En gros, je suis en bas de la montagne et je regarde le sommet en me disant : il n'y a que ça qui m'intéresse.
Vous avez segmenté tout le parcours ?
Même le quotidien est segmenté ! On se fixe un nombre de milles à parcourir par jour en fonction de la météo. Puis dans une même journée je me donne aussi d’autres objectifs plus courts, palpables et quantifiables. Par exemple quand je fais une manœuvre, je me dis que je vais la faire en douze minutes. Ou dix-huit minutes. Et j’essaie de m’y tenir.
Vous détenez depuis l’an passé, le record de milles (619,3) abattus en vingt-quatre heures , cela peut-il vous servir de référence ?
Chaque expérience donne une référence de temps, d’effort