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«Cap vers ces mers hostiles, avec la boule au ventre»

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François Gabart, 25 ans, figariste et skipper Espoir Région Bretagne – probable futur grand – raconte une semaine de course telle qu'il la vit de chez lui, à Port-La-Forêt.
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publié le 25 novembre 2008 à 13h51

«Bon, pour le moment, c’est rien que du grand classique : Cap Finisterre, Madère, Canaries, Cap Vert, Pot au Noir… La plupart des marins sur ce Vendée Globe «font» ce trajet tous les deux ans lors de la «Transat Jacques-Vabre», dont l’arrivée est jugée au Brésil. C’est «presque» du banal… La première fois pour eux, et c’était même très certainement, à l’occasion de la «Mini», sur ces petits bateaux de 6,50 m, en solo, vous savez, sans ordi, sans grib (fichier météo), tout juste un GPS (et encore pour les plus jeunes d’entre eux, car c’était auparavant avec un sextant).

»Donc forcément, au-delà de la compétition (qui, il faut le reconnaître, est à un niveau exceptionnel), refaire ce parcours avec leurs superbes machines qu’ils connaissent sur le bout des doigts, on pourrait presque dire : C’est facile !…

»Mais la différence, c’est que là, l’arrivée n’est pas dans les jours qui viennent… Il reste encore quelque 20 000 milles nautiques. On ne met pas le clignotant à droite pour tourner vers Salvador de Bahia. Non, on vise là-bas, loin là-bas, dans le Grand Sud, vers le pays des albatros… Ce n’est pas une transat : c’est un tour du monde !

»Et à partir d'aujourd'hui, beaucoup partent vraiment vers l'inconnu. Certes, il y a les récidivistes, ceux qui connaissent, mais il y a aussi et surtout les «bizuths», ceux qui ne savent pas. Alors à tous ceux qui disent, un poil blasés : «Il n'y a plus d'aventure sur le Vendée!», mettez vous deux secondes à la place de ces «rookies» qu