Il faut l'observer lors d'un match, lorsque son équipe peine. Puel jaillit du banc de touche, tendu, boutons de chemise prêts à sauter. On sent qu'il bout, brûle de franchir la ligne blanche pour rejoindre ses joueurs. Arracher ce ballon, aboyer, forcer la victoire. Il se contente de se frapper une paume du poing, à s'en broyer les os. Puis, après le match, reste prostré un moment dans le vestiaire, comme vidé. Sinon, dans la vie, Claude Puel est un homme charmant. Calme, très franc, loyal. Poli, contenu. Presque lisse.
Lorsqu'il est arrivé à l'Olympique lyonnais, en juin, le club a senti le changement. Il arrivait de Lille, l'OL sortait de deux années de relâchement. Certains joueurs devenant des stars, les passe-droits se multipliaient et le vestiaire se divisait. Puel a pris le temps de comprendre le fonctionnement du club, puis a posé ses règles, les mêmes pour tous. Le président Aulas, qui le voulait depuis des années, lui a laissé les pleins pouvoirs sportifs, une première à Lyon.
Puel a fait installer des bâches opaques autour des terrains d'entraînement. Il a interdit de vestiaire les membres du conseil d'administration. Et remis les joueurs au travail, sur un pied d'égalité. «Il est dur, ça rigole pas, mais il est juste», confiait Sidney Govou en début de saison. Endurant, il s'impose les mêmes souffrances qu'eux, aime la sueur. La pédagogie par l'exemple. Un dirigeant du club l'observe depuis cinq mois : «Il me fait penser à ces éducateurs qu'on croise chez les amate