«Jamais descendu l’Atlantique sud comme ça ! Six jours au près bon plein, bâbord amures : faut le faire ! Je surveille mes jambes depuis l’équateur. J’ai l’impression que la gauche pousse et que la droite raccourcit. J’suis comme le dahu ! C’est vraiment de la navigation casse-gueule !
Ma position à l'est de la flotte ? C'est un peu la place du type au cinéma assis sur le strapontin. Il voit bien ce qui se passe sur l'écran mais il a mal aux fesses. C'est la position «du mal assis» qui marche en crabe (rires). Bah, on verra bien ce qui va se passer dans 48 heures (silence). Je suis quand même assis de travers depuis ma panne de pilotes [automatiques, ndlr]. J'ai perdu quatre heures et, par-dessus le marché, je suis tombé dans une bulle. Là où je suis placé je cherche forcément à passer dans le soupirail à charbon, ce petit trou de rien du tout, qu'existe peut-être même pas. Alors, est-ce que va marcher ? Qui vivra verra, hein ? Pff, de toute façon y'a pas trente mille solutions : faut descendre ! Evidemment que c'est de la roulette russe ! Le dahu qui joue à la roulette russe ! J'avais pas vraiment le choix : vu mon retard sur les premiers… Soit je suivais les chevaux de bois ; soit je me décalais… D'ici 36 heures on va avoir la deuxième bulle (anticyclonique) sur la route… Puis le manège du dahu avec sa patte trop courte va recommencer (silence). Tout ça va faire l'affaire des gars derrière et de Marco [Guillemot, ndlr] qu'à l'air de revenir fort. Ils vont rentrer e