Même si la natation en petit bassin (25 mètres) est à celle en grand bassin (50 mètres) ce que l’athlétisme en salle est à celui en plein air, un agréable divertissement ou entraînement hivernal, Amaury Leveaux restera comme le premier homme à avoir mis - samedi à Rijeka (Croatie), à l’occasion des championnats d’Europe - moins de quarante-cinq secondes pour nager 100 mètres : 44’’94. Enfin nager, c’est une façon de parler. Peut-être serait-il plus juste de dire couler. Car sur 100 mètres dans un bassin de 25, Amaury passe une bonne moitié de son temps sous la ligne de flottaison. Et sous l’eau, on va plus vite que sur l’eau. Particulièrement Amaury Leveaux, qui excelle lors des trois coulées - au départ et après les trois virages qui jalonnent la distance reine de la natation, ce grand Duduche qui dépasse le double mètre (2,04 m) pour 93 kilos tout mouillé, aux pieds comme des palmes et à l’envergure XXL (2,28 mètres).

Le record, il l'avait déjà dézingué la veille en demi-finale, rabotant de 57 centièmes le chrono établi le week-end dernier par Alain Bernard. A Rijeka, Bernard a bu la tasse. C'était le «Leveaux show» : record du monde du 50 mètres nage libre (jeudi), du 100 mètres papillon vendredi puis samedi et du 50 mètres papillon hier. La totale pour un nageur hâbleur et chambreur, déconneur et un peu branleur. Le genre à embrasser Nelson Montfort sur la bouche. A prévenir ses quelque 4 100 potes sur Facebook qu'il va nager en 44"8. Pourtant, samedi matin, il avait comm