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Libération
Interview

«Eliès a sauvé sa vie, et c’était loin d’être gagné»

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Sauvetage . Le Dr Chauve revient sur la blessure du navigateur breton.
Injured French solo yachtsman Yann Elies gives a thumbs up after being rescued by members of the Royal Australian Navy in the Indian Ocean, 800 nautical miles south west off the coast of Western Australia, December 20, 2008. An Australian frigate plucked Elies to safety from the Indian Ocean on Saturday after he fractured his leg while sailing in a round-the-world race. Picture taken December 20, 2008. REUTERS/Royal Australian Navy/Handout (AUSTRALIA). FOR EDITORIAL USE ONLY. NOT FOR SALE FOR MARKETING OR ADVERTISING CAMPAIGNS. (REUTERS)
publié le 23 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 23 décembre 2008 à 6h51)

Jean-Yves Chauve, 56 ans, est médecin de la course au large depuis vingt-trois ans. Vendée Globe, Route du Rhum, transats diverses… il est l'homme à l'écoute des marins. Le médecin revient sur le sauvetage de Yann Eliès, skippeur de Generali, débarqué hier lundi à Fremantle (Australie) et conduit vers un hôpital de la ville de Perth (Australie occidentale). Eliès a été victime d'un accident jeudi dernier alors qu'il était en train de réparer un bout à l'avant pour renvoyer son gennaker. Dans une mer instable, le bateau avait violemment planté dans une vague, blessant gravement le navigateur solitaire. Marc Guillemot (Safran) et Sammantha Davies (Roxy) s'étaient immédiatement déroutés pour porter un soutien moral à leur ami.

Vous avez parlé avec Yann Eliès au téléphone. Vous vous êtes entretenu avec les médecins australiens. Dans quelles conditions se trouve le skippeur de «Generali» ?

Yann Eliès souffre comme nous l’avions diagnostiqué au téléphone d’une fracture du fémur. L’hypothèse de fracture de côtes n’a pas pour l’instant été confirmée. Rarement on traite une fracture du fémur après plus 48 heures. Dans le cas de Yann, il faut plutôt parler de 96 heures. Une cuisse cela saigne énormément. Près d’un litre de sang a dû s’épancher. Aux dernières nouvelles, il semble que l’opération va consister en un enclouage du fémur (une longue tige introduite dans toute la longueur du fémur et qui tient lieu d’attelle). Par cette méthode, on évitera d’inciser la peau car les muscles ont été comprimés par l’hémorragie. Maintenant, ce qui compte, c’est la convalescence.

Comment a-t-il pu tenir aussi longtemps sans assistance ?

Le fait qu’il n’a pu accéder aux antidouleurs n’a pas