Plus que ses larmes versées à Dunkerque ou à Pékin, plus que ses déménagements (de Turin à Ambérieu-en-Bugey, d’Ambérieu-en-Bugey à Mulhouse, de Mulhouse à Marseille) accompagnés d’autant de changements d’entraîneurs, plus que ses crises et ses frasques, on retiendra une scène de l’année 2008 de Laure Manaudou. Le 10 août, dans un couloir du Cube d’eau à Pékin. Le contexte : Manaudou n’est déjà plus la meilleure nageuse du monde depuis un moment, même plus la vedette de la sélection tricolore en fait. Dans les bassins de la popularité, un géant blond nommé Alain Bernard lui a mis la tête sous l’eau. Le décor : les Jeux promettent de tourner au massacre pour la championne olympique d’Athènes.
Putschée. Les faits : le 10 août donc, elle aimante les reporters dans la zone mixte du Cube, théâtre des extravagantes performances d'un Phelps et de l'avènement d'un Bernard. Elle vient juste de terminer deuxième de sa série du 400 mètres libre, «sa» distance, celle dont elle fut la miss monde incontestée (championne olympique, du monde, recordwoman du monde) et sur laquelle elle n'est plus que première dauphine en France, putschée par l'Italienne Pellegrini au niveau international, placardisée par Coralie Balmy à l'échelon français. Elle vient d'avaler les huit longueurs de bassin en 4 minutes, 2 secondes et 93 centièmes, à plus de deux secondes et demie de son record du monde. Dans ces fameuses séries olympiques, cinq filles ont nagé plus vite qu'elle. Si trois autres