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Yann Elies raconte comment il a été «éjecté» de son bateau

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Depuis l'Australie où il est hospitalisé, le marin fait le récit de l'accident qui lui a valu de rester 36 heures seul en mer avec un fémur cassé.
(Reuters)
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publié le 26 décembre 2008 à 16h03
(mis à jour le 26 décembre 2008 à 16h03)

Une semaine après son accident, le skippeur Yann Elies a livré aujourd'hui son récit par téléphone à son équipe, depuis l'hôpital de Perth, en Australie, où il est toujours hospitalisé.

Le 18 décembre, attaché par le harnais qui lie les solitaires à leur bateau, le marin était tout à l'avant pour envoyer une voile. «Les conditions me paraissaient maniables, mais j'ai dû mal les juger car, alors que j'étais en bout d'étrave, le bateau est parti en survitesse, raconte-t-il. Je n'ai pas eu le temps de me dégager de ma position et le bateau a planté violemment dans une vague à 20 noeuds (37 km/h) de vitesse.»

«J'ai été éjecté, et à l'impact, ma jambe a cédé. A partir de là, j'ai un trou noir. Le harnais a plié sous le choc... Je crois que je suis resté agrippé au balcon par la main gauche (…) Dans ces cas là, on trouve des ressources insoupçonnées. Dans la douleur, j'ai réussi à repasser le balcon et la filière et à me laisser tomber sur le pont. De là, je me suis traîné jusqu'au cockpit et jusqu'à ma bannette. Je me suis déshabillé pour voir l'état de ma jambe et l'attente a commencé.»

«Dans cet élan de survie instinctif», analyse le Dr Jean-Yves Chauve, médecin de la course, «l'être fonctionne dans une demi-conscience, avec des automatismes dont la pertinence étonnera plus tard».

«Millimètre par millimètre»

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