Le patinage de vitesse revient à la maison : c’est à Heerenveen, aux Pays-Bas, que se dérouleront ce week-end les championnats d’Europe d’un sport qui rythme la vie quotidienne des Néerlandais. La France - qui ne dispose d’aucune patinoire avec une grande piste - n’existe pour ainsi dire pas dans cette discipline (1). Certains athlètes ont cependant eu le courage de s’exiler pour aller se frotter au circuit professionnel néerlandais et goûter à la véritable dévotion dont bénéficient les patineurs de vitesse aux Pays-Bas. Tristan Loy (35 ans), professionnel depuis quatre ans dans un team local, raconte son expérience.

Des patineurs dans la nature

«La première chose qui vous frappe là-bas, c’est le nombre de patinoires naturelles : l’été, tu ne vois qu’une étendue d’eau stagnante et tu te demandes un peu ce que ça fout là mais l’hiver… En rase campagne, derrière un tournant, tu vois des centaines de voitures arrêtées dans les champs : tu peux être sûr qu’il y a une surface patinable dans le coin. Une surface glacée disponible ? On a déjà vu des directeurs d’école libérer les élèves pour qu’ils puissent aller patiner ! Pour un Français, c’est complètement fou. En néerlandais, le mot pour dire "patinage", "schaatsen", signifie d’ailleurs "patinage de vitesse".»

La légende de la course des onze villes

«C'est la grande question, feuilletonnée dans les journaux dès septembre : est-ce que la course des onze villes [qui part de Leeuwarden pour revenir au même point, à travers un rés