Hier matin à Melbourne, le Français Sébastien de Chaunac a discuté quelques minutes avec Roger Federer, puis a donné la réplique à Jo-Wilfried Tsonga sur un court d’entraînement, avant de songer à la meilleure façon d’aborder son match du deuxième tour contre l’Américain James Blake qu’il doit disputer aujourd’hui au court de la session de nuit (ce matin en France) sur le petit central. Vu sous cet angle, la vie de joueur de tennis professionnel n’a que du bon.
Obsession. La réalité est un peu moins rose, pour un trentenaire dont le meilleur classement ATP a été une 147e place en 2002, qui navigue aujourd'hui au 252e rang mondial et savoure la joie d'être sorti des qualifications après des matchs au couteau pour s'inviter chez les cadors. Ce n'est que la quatrième fois qu'il pointe sa raquette dans le grand tableau d'un tournoi du Grand Chelem, et la deuxième fois seulement qu'il y gagne un match. La première c'était contre Michael Chang à Roland-Garros en 2002. L'Aixois a donc patienté sept ans avant de connaître à nouveau ce plaisir exquis de «passer un tour», instant magique à ce niveau et obsession maladive dans les tournois «challengers» et «futurs» que des centaines de joueurs quasi anonymes comme Chaunac écument pour simplement espérer gagner leur vie. «Je m'entraîne aussi fort et aussi sérieusement que Federer mais avec moins de talent», résume Chaunac sans oublier de préciser que, s'il côtoie parfois les meille