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Portrait

Jelena Dokic, le rebond d’enfer

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Tennis. A Melbourne, l’Australienne d’origine serbe regoûte à la vie et au jeu.
publié le 23 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 23 janvier 2009 à 6h51)

A l'Open d'Australie, sur «ses» terres, elle n'avait plus gagné un match depuis dix ans. Alors lundi soir, après avoir battu Tamira Paszek et avant d'éliminer dans la foulée Anna Chakvetadze (18e mondiale), Jelena Dokic (1) a craqué en conférence de presse en essayant d'expliquer ce qu'elle a vécu ces dernières années. «Je suis descendue aux enfers et j'en suis revenue. J'ai souffert d'une dépression, vous ne pouvez pas imaginer ce que représente cette victoire pour moi.» A reprendre le fil de sa vie, on se fait une petite idée.

Adoption. Sur un court, Jelena Dokic a tout d'une petite souris fragile, mais à la manière d'un chat elle semble bien partie pour vivre sept vies. La première a eu pour cadre la Serbie, où elle est née au printemps 1983. Puis est venue la guerre dans les Balkans et un premier exil vers l'Australie, inespérée terre d'accueil loin du bruit des bombes, où Jelena arrive à l'âge de 11 ans. Elle commence à pousser la petite balle jaune encouragée par son père, Damir, qui a une idée derrière la tête. Constatant que sa fille se débrouille plutôt bien raquette en main, il se projette déjà dans la peau d'un entraîneur de joueuse professionnelle, prodiguant ses conseils sur le court, comptant les dollars dans les vestiaires. De son père, Jelena Dokic semble avoir hérité d'un caractère bien trempé. Quand elle joue, elle ne lâche rien, progresse, s'aventure très jeune sur le circuit professionnel dès 1998. Elle a alor