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«Mon Calimero à moi»

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L’objet du solitaire. Arnaud Boissières à bord d’«Akena Verandas».
publié le 28 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 28 janvier 2009 à 6h51)

Si l'homme a besoin d'un peu de bonheur, c'est dans ce marin-là que se trouverait la réserve naturelle de gaz hilarant : «J'ai prix quatorze bonbonnes, car on ne sait jamais avec les chiffres. Treize bouteilles de gaz, ben, ça me disait rien qui vaille», disait Arnaud Boissières en quittant Les Sables-d'Olonne. Déjà soixante-dix-neuf jours de navigation, une joie intacte «d'être en mer» et toujours ce goût du bon mot qui s'affine avec les mois comme une tomme au vieux marc : «Cette course que j'ai toujours voulu entreprendre est un marathon, c'est comme une course sur le chemin de l'enfance. Comme j'ai bien bossé l'année qui précède, je devrais décrocher normalement mon bac maritime.»

Hier, il lui restait tout de même 4 600 milles pour décrocher le diplôme. Jusque-là, Arnaud Boissières a rendu une copie sans ratures sur un vieux bateau (Akena Verandas), qui s'est appelé tour à tour Sodebo, puis VMI. Mais surtout Arnaud Boissières, 37 ans, est victime de son surnom : «Calimero», du nom de ce poussin nigaud aux yeux bleus. Assez rapidement, c'est devenu «Cali» pour tout le monde. «Sûrement parce que je faisais un peu la gueule quand je naviguais en équipage», avance-t-il en plissant les yeux bleus. Pour justifier ce surnom qui ne colle pourtant pas au côté «kangourou boxeur» de ce solitaire, la peluche du poussin pleurnichard l'accompagne à bord. «C'est mon Calimero à moi, que j'ai, euh, emprunté à mon