Beaucoup voient en Thierry Dusautoir le meilleur rugbyman français, et peut-être même le meilleur plaqueur-découpeur (un peu comme l’était Serge Betsen, son prédécesseur chez les Bleus au poste de troisième ligne aile à dominante défensive) du rugby mondial. Cette antistar a pris le temps de revenir longuement sur la façon, souvent très personnelle, dont il les appréhende des situations liées à son sport.
Avant le rugby
«J'ai commencé à jouer au rugby tard, vers 15-16 ans. Pour ne pas lâcher les copains le week-end, et partager avec eux les anecdotes qu'ils se racontaient le lundi matin à l'école (sourire). Je n'ai pas connu la moindre appréhension sur la dimension physique de rugby : j'ai fait du judo entre 4 et 17 ans, alors… D'ailleurs, mes premiers placages ressemblaient surtout à des prises de judo. J'étais pas mal : vice-champion d'Aquitaine junior, un bon petit niveau national. Mais le judo me frustrait, parce que je n'arrivais pas à retrouver en compétition les sensations que j'avais à l'entraînement. La faute au stress. Ça me bouffait. Le rugby m'a justement permis de diluer ce stress : on joue tous les week-ends alors qu'en judo, je n'avais que cinq ou six grands rendez-vous dans la saison.»
Avant le match
«Mon passé de judoka a complètement changé mon approche des matchs. Elle est… personnelle, introvertie. En fait, je me prépare tout seul en travaillant sur de l’imagerie mentale. Exemple : touche, il y aura tant de joueurs dans l’alignement, le ballon sort de telle manière, je sors de