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Libération
Interview

«Quand tu es dans l'analyse, tu n'es pas au jeu»

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Le Toulousain est considéré comme un des meilleurs troisièmes lignes du monde :
France's flanker Thierry Dusautoir (L) tackles Ireland's flanker Denis Leamy (C) during the rugby union World Cup group D match France vs. Ireland, September 21, 2007 at the Stade de France in Saint-Denis, near Paris. REUTERS/Patrick Kovarik-POOL (REUTERS)
publié le 7 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 7 février 2009 à 6h52)

Beaucoup voient en Thierry Dusautoir le meilleur rugbyman français, et peut-être même le meilleur plaqueur-découpeur (un peu comme l’était Serge Betsen, son prédécesseur chez les Bleus au poste de troisième ligne aile à dominante défensive) du rugby mondial. Cette antistar a pris le temps de revenir longuement sur la façon, souvent très personnelle, dont il les appréhende des situations liées à son sport.

Avant le rugby

«J'ai commencé à jouer au rugby tard, vers 15-16 ans. Pour ne pas lâcher les copains le week-end, et partager avec eux les anecdotes qu'ils se racontaient le lundi matin à l'école (sourire). Je n'ai pas connu la moindre appréhension sur la dimension physique de rugby : j'ai fait du judo entre 4 et 17 ans, alors… D'ailleurs, mes premiers placages ressemblaient surtout à des prises de judo. J'étais pas mal : vice-champion d'Aquitaine junior, un bon petit niveau national. Mais le judo me frustrait, parce que je n'arrivais pas à retrouver en compétition les sensations que j'avais à l'entraînement. La faute au stress. Ça me bouffait. Le rugby m'a justement permis de diluer ce stress : on joue tous les week-ends alors qu'en judo, je n'avais que cinq ou six grands rendez-vous dans la saison.»

Avant le match

«Mon passé de judoka a complètement changé mon approche des matchs. Elle est… personnelle, introvertie. En fait, je me prépare tout seul en travaillant sur de l’imagerie mentale. Exemple : touche, il y aura tant de joueurs dans l’alignement, le ballon sort de telle manière, je sors de