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Libération
Interview

«Un système avec moins d’injustice»

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Le directeur général de l’Agence mondiale antidopage défend les mesures critiquées par les sportifs :
publié le 17 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 17 février 2009 à 6h51)

Pour David Howman, le directeur général de l’Agence mondiale antidopage (AMA), le souci d’harmoniser les règles et sanctions rendait urgente l’adoption des mesures de localisation.

La fronde de certains sportifs contre les impératifs de localisation imposés par le code de l’Agence mondiale antidopage vous surprend-elle ?

Non. Chaque changement déclenche une résistance, c’est dans la nature humaine. Je suis plus étonné de voir contester un système en application depuis un peu plus d’un mois : on doit laisser ces nouvelles mesures s’installer, et en tirer les leçons a posteriori et non a priori.

Pourquoi cette levée de boucliers ?

Posez la question aux sportifs que ça concerne. Ils ont l’impression d’un truc un peu arbitraire qui leur tombe dessus. Les mesures que nous avons prises sont le résultat d’un processus de consultation qui a duré dix-huit mois, et les sportifs - au même titre que d’autres intervenants ; médecins, gouvernements, clubs… - étaient invités à s’exprimer. On a immédiatement soulevé un problème fondamental : le manque d’harmonisation concernant les procédures antidopage suivant le sport considéré ou la nationalité de l’athlète. Selon qu’il soit basketteur ou lanceur de poids, un athlète d’un même pays n’étaient pas soumis aux mêmes règles. Et je ne vous parle pas des différences selon les nationalités : un Britannique ou un Russe n’étaient pas non plus soumis aux mêmes règles. Il arrivait aussi que les sanctions soient différentes pour une même faute - prise de tel produit, défaut de présence à un contrôle… Même les athlètes parlaient d’injustice.

Que les protestations dépassent le cadre traditionnel du cyclisme et que des stars (le tennisman Rafael Nadal, le footballeur Michael Ballack) à même d’influencer l’opinion protestent ne vous inquiète pas ?

Pour l’heure, il me semble que l’on a fait au mieux. J’encourage les athlètes à mieux co