C’est un rituel qu’elle déroulera ce samedi dans la descente de Tarvisio, dans le Frioul italien. Lorsque la Suissesse Lara Gut avance sa frimousse dans un portillon de départ, elle se fend d’un joli sourire, plante ses bâtons devant la cellule de chronométrage, puis se penche en avant, prête pour l’attaque.
L’attaque, c’est le maître mot de cette jeune skieuse de 17 ans qui vient de ramasser deux médailles d’argent sur les pistes de Val-d’Isère pour ses premiers Mondiaux. Et encore, sans ses maux de ventre, elle aurait sans doute décroché l’or en descente à la place de l’Américaine Lindsey Vonn. Pourtant son petit gabarit (58 kilos pour 1,60 mètre), qui devrait s’étoffer encore un peu, ne la prédisposait à devenir une spécialiste de la vitesse. Reste une détermination exceptionnelle, qu’elle exprime par une franche mauvaise humeur quand les choses ne tournent pas dans son sens. Les colères ne sont jamais proférées en public. Mais son père et entraîneur, Paul Gut, peut en témoigner, même si tout se termine dans le rire et la bonne humeur tant Lara possède un sens de la dérision à la mesure de son caractère.
Bolide. La demoiselle n'a besoin de personne pour savoir ce qui est bon ou pas pour sa propre image. Après sa 2e place du super-G de Val-d'Isère : «Je me suis bien marrée, j'y suis allé à fond», avant d'évacuer en riant les commentaires des sceptiques qui l'avaient surtout vu skier à la limite de la catastrophe dans chacune des courbes du tracé. Pou