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Libération
Interview

«Il y a un côté malsain avec l’argent»

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Rugby. Mourad Boudjellal, président du RC Toulon et initiateur des transferts à prix d’or :
publié le 23 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 23 février 2009 à 6h52)

Depuis deux ans, le rugby est en pleine mutation : l’argent circule, les transferts sont plus nombreux et médiatiques, comme l’ont confirmé les arrivées du Néo-Zélandais Dan Carter (700 000 euros pour une pige de sept mois) ou de Sébastien Chabal, dont le transfert est annoncé au Racing Métro 92 (1,2 million d’euros de salaire par an). A l’origine de ces changements, un homme : Mourad Boudjellal, le président du RC Toulon, qui a fait exploser le système en recrutant Tana Umaga pour une pige de huit matchs en 2006. Une sorte de précurseur, donc. Qui ne prend pas de gants.

Vous avez été beaucoup critiqué par le milieu lorsque vous avez commencé à faire venir des stars du rugby en France. Maintenant, on vous copie…

Et je le savais. Il y a deux ans, je croyais déjà à, l'économie du rugby. C'est simple : le prix d'un joueur, c'est la différence entre ce qu'il coûte et ce qu'il rapporte. Quand on a un stade plein et du merchandising, ça aide à rentabiliser son investissement. Là, oui, l'évolution m'amuse. C'est marrant, remarquez : le milieu du rugby est beaucoup moins virulent avec Jacky Lorenzetti [le président du Racing Métro, ndlr] ou Paul Goze [celui de Perpignan] qu'avec moi. Quand Tana Umaga est arrivé à Toulon, on m'a tout fait. On me traitait de parvenu. J'étais le nouveau riche qui arrive et balance son pognon sur la table. Pourtant, en ce qui concerne la fortune personnelle, je suis un Mickey à côté de Lorenzetti [la fortune de l'ancien boss de Foncia est estimée à 92 millions, contre 40 à Boudjellal, ndlr].

Pourquoi faire venir Tana Umaga il y a deux ans pour disputer huit rencontres ?

Quand je le recrute, mon club est à deux doigts de crever et de redescendre en