Le goal toulousain Cédric Carasso a longtemps été le secret le mieux gardé de la Ligue 1 : la faute aux blessures et à la défiance des responsables de l'Olympique de Marseille, où il a été formé, puisqu'ils lui ont mis Fabien Barthez puis Steve Mandanda dans les pattes. Mal vu : à 27 ans, Carasso est aujourd'hui le gardien le plus performant de L1 et l'un des hommes clés de la formidable saison de Toulouse, 5e, qui accueille Bordeaux (3e), samedi dans le derby de la Garonne.
La solidarité entre gardiens de but, ça existe ?
Mickaël Landreau [le gardien du PSG, ndlr] est venu me voir après le match du Parc. Jérôme Alonzo (Nantes) et Ulrich Ramé (Bordeaux) aussi : «Chapeau», «c'est bien, grand, tu t'es accroché…» Par nature, le gardien est peut-être plus sensible aux autres. On se sent parfois seul. Quelques fois, je me dis : 20 % des journalistes qui suivent le foot savent vraiment à quoi ressemble la vie d'un joueur pro. Eh bien, sur ces 20 %, il se trouvera peut-être 1 % pour comprendre celle du gardien.
Et c’est frustrant ?
Cet environnement fait vivre le foot. Dans ce système, tout le monde compte : joueurs, dirigeants, agents, journalistes… Maintenant, ceux qui commentent ne savent pas tout. J’ai vu la presse monter ou descendre des mecs… On colle des étiquettes de partout. En septembre, Mandanda était le gardien qui ne savait pas s’imposer dans les airs. Tout le monde était d’accord là-dessus. Le mec est international, et il ne sait pas sortir ? C’était le grand n’importe quoi. Je l’ai côtoyé une sa