Menu
Libération
PAR EMMANUEL TUGNY

FC Quichotte contre Olympique Jourdain

Article réservé aux abonnés
Eloge du FC Barcelone, de son armada de vaisseaux légers, de son escouade de hussards coruscants... Pourquoi? Car il y a que chacun des gestes du Barça est un geste qui dit l’amour du football.
Karim Benzema et Xavi, lors du match aller à Lyon, le 24 février. (REUTERS)
par PAR EMMANUEL TUGNY
publié le 11 mars 2009 à 11h29
(mis à jour le 11 mars 2009 à 11h50)

D’où vient que quelques heures avant le match Barcelone-Lyon, l’on se surprenne à souhaiter la victoire du flamboyant Barça, de son armada de vaisseaux légers, de son escouade de hussards coruscants?

D’où vient que nous ennuie l’idée que L’Olympique lyonnais puisse l’emporter au forceps, sur tel ou tel coup de pied de Juninho, de ce Juninho dont le visage trahit à chaque occasion davantage l’ennui qui est le sien, une sorte de volonté d’en finir que traduit peut-être son goût pour le coup de pied arrêté qui est résolution-minute du problème du «fazer gol».

Ce n’est pas que l’on ne soit autant que d’autres patriote cathartique, on l’est bien et l’on se purge, au spectacle footballistique, de ses raptus chauvins. Non, il y a autre chose: il y a que chacun des gestes du Barça est un geste qui dit l’amour du football, l’amour du football quasi comme valeur.

Il y a toujours eu cela au Barça, il y a eu cela chez Cruijff, Maradona, Krankl, Lineker, Romario, Suarez, Roberto Dinamite, Archibald, Ronaldo, Stoitchkov, Figo, Hagi, Eto’o, Messi, Henry, Simonsen, Rivaldo, Laudrup et en dépit des Migueli, des Alexanco, des Neeskens: une aspiration à la beauté comme telle, comme valeur en soi.

Ainsi, si le Barça a au fond peu gagné hors d’Espagne en comparaison des clubs européens de même standing et eu égard à la qualité de son jeu, l’Histoire du sport, dirait Rimbaud, l’a «sacré poète», il est un club, LE club aristocratique par excellence (comme Santos ou Botafogo au Brésil, Nantes en France