Un homme aux dents du bonheur qui navigue dans une boîte de sardines de 10 tonnes achetée, il y a cinq ans, 110 000 euros dans un port vendéen, doit arriver dimanche en soirée aux Sables-d’Olonne après 127 jours de mer. Juste derrière Raphaël Dinelli, attendu ce samedi.
L'histoire de Norbert Sedlacek, le marin autrichien qui va prendre la onzième et dernière place du Vendée Globe, six semaines après Michel Desjoyeaux, est pleine d'enseignements profonds. Ou comment tourner autour de la terre avec une bonne méthode, une vingtaine de leçons, une volonté et un courage inouïs. Afin de ne pas faire passer Norbert pour un illuminé - ce qu'il n'est aucunement - il faut rappeler qu'il avait déjà, il y a une petite dizaine d'années, bouclé le tour de l'Antarctique sur un bateau tout en aluminium construit conjointement par lui-même et un chantier normand. Cela pose en effet son homme, une aventure pareille. Il y a quatre ans dans le Vendée Globe, l'Autrichien avait abandonné au large de l'Afrique du Sud, sur le même bateau : «Lors de ce premier voyage, je voulais savoir si ce dont je rêvais était en fait mon destin. C'était le cas. Aujourd'hui je ne pourrais plus imaginer ma vie sans la mer», écrivait-il à Libération, il y a dix jours. Ah, le destin ! Quatre mois dans une coque en ferraille à se faire secouer comme dans un saladier. Voilà ce qui arrive quand on s'est mis à vouloir changer son «destin».
Garçon de café. Norbert est né à la mer