Après le match, Martin Johnson, le sélectionneur anglais, ne rigolait quand même pas, faut pas déconner. Mais, l'ancien deuxième ligne ténébreux, capitaine et démiurge des champions du monde 2003, a dû puiser profond dans ses réserves de self-control pour ne pas se pointer avec la banane en conférence de presse.
Il faut dire que Martin Johnson a déjà épuisé son crédit d'affichage de ses sentiments pour le Tournoi. C'était il a deux semaines et la 17e pénalité concédée par ses joueurs contre l'Irlande l'avait fait sortir de ses gonds. Lui, le chantre de la discipline et de l'agressivité contrôlée, quand il cornaquait le surpuissant pack anglais de 2003, devait constater depuis la tribune qu'il commandait à une bande de gamins dissipés. Pas facile à avaler.
Roustes. La presse anglaise avait adoré les photos de son visage tordu par des rictus de colère, d'incompréhension, d'abattement ou de dépit. L'horrible défaite (13-14) essuyée à Croke Park contre l'Irlande intervenait après une victoire particulièrement poussive (36-11) contre l'Italie et un revers assez net (15-23) au Millennium de Cardiff devant Galles, paradoxalement le meilleur match des Anglais avant le triomphe devant les Bleus hier.
Dur quand même pour un entraîneur dont la prise de fonctions, à l’automne dernier, avait été marquée par une série de trois roustes à la maison contre les trois nations de l’hémisphère Sud (14-28 contre l’Australie, 6-42 contre l’Afrique du Sud et 6-32 contre la Nou