Alors que la cuillère de bois pourrait encore une fois terminer dans les mains italiennes à l'issue du Tournoi des six nations 2009, la colère gronde sous les mêlées de la péninsule. Avant le match face à la France, les critiques se multiplient contre l'équipe nationale, symbole du malaise qui frappe le rugby italien. Au Club universitaire de Rome (CUS, 2e division), et comme dans bon nombre de clubs d'un championnat assez pauvre, on souffle sur les braises de la polémique : trop d'étrangers, pas assez d'entraîneurs, manque de sponsors et de résultats, trop d'immobilisme… Ce vent de fronde gêne une fédération qui se bat pour faire exister le rugby au pays du foot.
Le CUS est pourtant un club privilégié. A Tor di Quinto, à deux kilomètres au nord du Stadio Olimpico, le club house en bois est bien fourni en trophées. Pour le président, Carmelo Anania, le rugby italien est malade ; un brin en colère, mais sans trembler, il dissèque le corps du patient : «L'équipe nationale manque de joueurs. Et ceux qui sont là vieillissent sur le terrain. On n'a pas le courage de les changer. Si c'est pour perdre, autant sélectionner des jeunes Italiens. Au moins, ils apprendront le haut niveau. Idem pour l'entraîneur national. Doit-il absolument venir d'ailleurs ? Seuls les Français (Pierre Villepreux, Bertrand Fourcade, Georges Coste, Pierre Berbizier…) nous ont vraiment fait évoluer, sans doute parce que leur mentalité est plus proche de la nôtre.»
«Malhonnêtes».