Nul besoin d’avoir écumé samedi les pubs au bord de la Liffey pour imaginer tous les états par lesquels sont passés les millions d’Irlandais, agglutinés - hormis la colonie ayant fait le déplacement à Cardiff - devant les postes de télévision du pays pour le bouquet final du Tournoi des six nations. Galles-Irlande était de fait une authentique finale avec, à la clé, la deuxième victoire consécutive des Gallois, ou la première des Irlandais depuis 1985. Mais, au-delà d’une «simple» première place dans le tournoi, acquise si les visiteurs perdaient par moins de treize points d’écart, chacun savait que le XV du Trèfle traquait un Grand Chelem, son premier depuis 1948, le deuxième de son histoire.
Pyrrhus. A défaut d'une qualité technique exceptionnelle - comment pouvait-il en être autrement avec un pareil enjeu ? - la confrontation fut simplement épique, d'une première algarade au bout de 50 secondes, à l'ultime tentative de pénalité, à 48 mètres en face des poteaux, de Stephen Jones qui, au bout du bout du suspense pouvait encore ratatiner le triomphe irlandais en victoire à la Pyrrhus. Parfaitement cadré, le ballon montait dans le ciel gallois… pour retomber à quelques centimètres de la barre horizontale. L'eut-il franchie, il aurait privé l'Irlande, comme en 1951 et 1969, d'un sans-faute.
Ainsi, on connaît l’issue : 17-15 pour les hommes de Declan Kidney, propulsés au paradis après presque deux années passées au purgatoire. Car il ne faut pas oublier que cette Irlande-l