Ça n’est pas un oukase, mais ça y ressemble. Il émane de la Fédération anglaise de rugby (RFU) sous forme d’une lettre envoyée la semaine dernière à l’ensemble des internationaux pour leur faire passer l’envie de voir du pays, ou de demander l’exil sportif et financier à l’étranger, et particulièrement en France. Si, légalement, la RFU ne peut retenir ces joueurs sur les pelouses anglaises ni les sanctionner en cas de départ, son message est assez clair : entre une carrière à l’étranger et la sélection sous le maillot de la Rose, il faudra choisir. Désormais, les hommes qui évoluent en Premiership seront prioritaires parmi les postulants au XV national. Une initiative qui intervient après les cris d’alarme de l’ancien demi d’ouverture Rob Andrew et de Martin Johnson, le sélectionneur de l’équipe qui vient de terminer à la deuxième place du Tournoi des six nations.
«Exode». Les causes de cette fuite des crampons sont simples. En Angleterre, les stades se vident à cause de la crise. «Actuellement, les supporteurs sont assis sur leur portefeuille», soupire de façon imagée le directeur général de la RFU, Francis Baron. Les comptes des clubs, qui dépendent aux trois quarts des ventes de tickets, sont plombés. Et ils ont du mal à retenir leurs meilleurs joueurs qui passent à l'ennemi juré, la France, pour quelques poignées d'euros en plus.
Globalement, les 12 clubs qui composent la Premiership devraient perdre entre 15 et 25 millions d’euros cette saison, selon les cal