«C'est ma logique et c'est déjà pas mal.» Mardi, devant la presse, Raymond Domenech s'est présenté d'une humeur incertaine. Il faut comprendre une chose : de son point de vue, l'exercice médiatique a perdu tout intérêt depuis que sa hiérarchie l'a enjoint à y aller mollo sur les provocations - «ce que je vous raconte sera toujours assez bon pour vos lecteurs» - et autres saillies narcissiques - la demande en mariage - qui ont fait le sel du bonhomme. Du coup, on n'écoute plus : on regarde. Et on a clairement vu que le sélectionneur est mal. Un geste d'agacement ; un cliché, puis deux, puis dix : le match que les Bleus disputeront samedi soir à Kaunas contre la Lituanie, coleader avec la Serbie d'un groupe 7 qui ne délivrera qu'un billet direct pour le Mondial sud-africain de 2010, ne lui va pas. Un match ? On tient beaucoup mieux : une confrontation fantasmatique au pays des mystères, une partie à nulle autre pareille dans un angle mort - ou préservé, si l'on rejette le sport spectacle comme les télés nous le vendent à longueur de temps - du foot d'aujourd'hui.
Tous les Bleus croisés cette semaine ont vu la bête. Le défenseur Patrice Evra a cru lire «un match par - 2°C, avec de la neige». Le milieu Alou Diarra a pressenti «des conditions climatiques terribles et une pelouse certainement gelée». Domenech a ressorti sa boule de cristal pour y voir «une météo qui ne nous arrange pas, où ça devient compliqué de jouer», et Samir Nasri a