Que nous a-t-on bassinés avec les fameuses «valeurs du rugby», censées souligner, en creux, toutes les turpitudes du foot business. Sauf que depuis qu’il est devenu professionnel, grosso modo après la Coupe du monde 1995, le petit cousin ovale a vite appris. Même si les sommes sont sans commune mesure, le rugby ne serait pas loin de perdre la raison, pense Patrick Wolff, vice-président de la Ligue nationale, qui présentera jeudi un projet de réforme économico-sportive du Top 14. Dont l’un des aspects les plus spectaculaires devrait être un système d’encadrement-limitation de la masse salariale des clubs.
Siphonner. En Angleterre, cette masse salariale est limitée à 5,3 millions d'euros par club, en France, elle est plafonnée à 55 % du budget. Ce qui n'a pas empêché l'Hexagone de siphonner le rugby mondial. Et au sein de ce nouvel eldorado, les clubs les plus riches de s'offrir les meilleurs joueurs, entraînant une distorsion de concurrence. «L'augmentation des budgets et des salaires se situent largement au-dessus des taux admis, s'insurge Patrick Wolff. Il y a une dérive du marché, les clubs prennent des joueurs à des prix déraisonnables. De plus l'afflux d'étrangers met en danger l'équilibre du rugby dans le Sud. Or, dans le rugby on a besoin de l'Afrique du Sud et de la Nouvelle-Zélande.» Pour réguler le marché des joueurs, la LNR avait envisagé de limiter les plus gros salaires. Elle devrait fixer un plafond global, comme l'a précisé son présid