Il n'y aura pas eu de larmes en public comme à Melbourne. Mais une raquette fracassée sous le nez de spectateurs médusés. Un geste que Roger Federer n'avait pas commis depuis 2005, en finale de ce même tournoi de Miami, contre Rafael Nadal. Cette année, c'était vendredi contre Novak Djokovic. Une demi-finale au goût de grand gâchis. Une victoire offerte sur un plateau au Serbe par le fantôme de Federer. Un poltergeist de coups droits arrosés, de revers foirés, de volées plantées. 35 fautes directes au total. Et vraiment directes.
Après le match, Mirka Vavrinec, la compagne du Suisse, avait beau promener sa silhouette de femme enceinte avec la plus grande dignité dans le players lounge, répondant avec le sourire aux sollicitations des invités des sponsors, elle ne parvenait pas à cacher l'étendue du malaise. À écouter Federer, tout était la faute du soleil et du vent. «Ce n'est pas parce que j'ai jeté une raquette que j'ai perdu mon flegme», battait-il froid.
N'empêche que les faits sont là : depuis le début de l'année, le génie entré en hibernation n'a atteint qu'une finale. Avec à l'arrivée la décomposition que l'on sait face à Rafael Nadal. Et sinon ? Une demie à Doha, perdue contre Murray. Une autre à Indian Wells, conclue par une liquéfaction dans le 3e set face au même Ecossais. Avant ce nouvel accroc à Miami. Roger, Roger : la tour de contrôle suisse ne répond plus. Le crash est-il évitable ? Comment ? Passage en revue des pistes possibles