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PORTRAIT

Guesdon, le père tranquille

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Vélo . Le dernier vainqueur français du Paris-Roubaix, en 1997, sera sur les pavés de la classique, dimanche, au départ de Compiègne.
publié le 11 avril 2009 à 6h52
(mis à jour le 12 avril 2009 à 12h54)

Chaque année à pareille époque, la Française des Jeux soulève le globe géant sous lequel s'entraîne Frédéric Guesdon en vue de Paris-Roubaix. En 1997, le grand (1,85 m) Breton de 37 ans qui dit être «le type du mois d'avril et, en plus, ne pas aimer la chaleur», avait, à la surprise générale, remporté la course. «J'ai le souvenir de sollicitations, qu'on me prenait pour m'amener au podium. C'était comme si je ne m'appartenais plus. En fait, je n'ai pas apprécié la victoire… J'étais jeune, 26 ans, et peut-être que cette victoire est venue trop vite pour moi dans ma carrière. Mais tout compte fait, même si j'ai assez peu gagné j'ai quand même gagné deux grandes classiques (1)», confiait-il jeudi sur la table de massage, de retour d'une «reconnaissance sur les pavés du Valenciennois».

Clavicule. Il n'y pas d'exploits sportifs sans kilométrage. Cette année Guesdon a donc déjà 12 000 kilomètres dans les pattes. Pourtant le 20 février il se casse la clavicule : «Huit jours plus tard il était sur "les rouleaux" à piaffer d'impatience. Le vélo lui manquait déjà», raconte Martial Gayant, l'un des trois directeurs sportifs de la Française des Jeux. L'épouse de Frédéric Guesdon assure qu'il vit sa foi de cycliste, «mais pas comme un martyre car le vélo n'a jamais été pour lui un sacrifice. C'est son métier, c'est tout. Il ne sait même pas qu'il s'est privé de jeunesse. Les sorties avec les copains ? Il n'a jamais su ce que c'était